2010 – Projet N°13/23

2010 : la conception d'un bâtiment d'archivage

Jean-Pierre MADELAINE nous raconte.

Au quotidien, ARCHI-FACTORY relève le défi complexe de concevoir un bâtiment parfaitement adapté au besoin fonctionnel de l’utilisateur.

Les réglementations techniques ou de lutte contre l’incendie, les règles d’urbanisme ou relatives aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), la protection des édifices remarquables ou classés, le Code du Travail et celui de l’Environnement … constituent les données, souvent contradictoires, parfois incompatibles, fréquemment interprétables et toujours complexes, avec lesquelles composent les impératifs fonctionnels et l’intention architecturale …

En 2010, Stève SEIGLE, jeune Responsable du Développement chez GSE, supervisé par Florian WNUCK, Responsable du Développement Grand Comptes, confient à ARCHI-FACTORY un projet pour la société d’archivage RECALL, pour lequel ces questions du cadre réglementaire vont nécessiter beaucoup d’agilité !

2008 / Affaire 0447 – RECALL – Mignières (28)

En engageant ce projet, piloté par Alan UNDERWOOD, la société RECALL cherche à regrouper plusieurs sites autour de Chartres, dans un bâtiment moderne, optimisé et très spécifique.

Tout commence avec les dimensions d’une unité de stockage : la caisse d’archivage … à laquelle on adapte le mode de stockage : des racks d’étagères séparés par des allées étroites, desservis par des nacelles pilotées par un opérateur embarqué, qui se déplacent dans les 3 dimensions de la cellule … puis, on complète avec le besoin : 300.000 m³ de stockage, en 2 cellules de 6.000 m² pour que l’investissement et l’exploitation soient optimaux.

En plan, la conception est rapide : un bâtiment de 2 cellules de stockage, des zones de chargement / déchargement, des bureaux et locaux sociaux marquant une belle courbe soulignant la configuration de la parcelle, pour un développement total de 14.355 m².

Lorsque l’on passe en volume, les choses sérieuses commencent : faire entrer le volume de stockage souhaité sur cette surface, exige 24 m libre de hauteur sous ferme et porte la hauteur à l’acrotère du volume de stockage à 26 m … alors que les règles d’urbanisme limitent la hauteur par rapport au terrain naturel à 20 m du fait de la covisibilité avec la Cathédrale de Chartres.

Nous avons alors l’idée d’enterrer le bâtiment de 6 m dans le sol, et pour éviter d’avoir à faire descendre les camions au niveau du dallage du stockage, nous proposons de laisser les zones de chargement au niveau du terrain naturel. Ainsi, les points d’entrée / sortie logistiques se situant au quart de sa hauteur, nous optimisons les déplacements des nacelles à l’intérieur du volume de stockage.

Structurellement, la technique limite (à l’époque) la hauteur des poteaux béton à 15 m. GSE opte pour une solution consistant à superposer deux poteaux d’inerties différentes : un poteau inférieur large de 10 m de hauteur, un poteau supérieur plus fin de 14 à 15 m suivant son positionnement dans le bâtiment.

Arrivent alors le Code du Travail, la règlementation ICPE, le règlement de défense incendie …, qui imposent des sorties de secours pour les opérateurs, et une voie de contournement équipée de poteaux incendie autour du volume de stockage … : nous apportons alors en réponse la création d’une cour anglaise de 6 mètres de hauteur autour du projet, qui permet de contourner le projet à niveau avec la dalle de stockage, d’assurer la défense incendie, et de recueillir le personnel en cas d’évacuation. Le projet partiellement enterré est devenu un projet enfoncé dans le sol …

Et voici comment les associations de contraintes font émerger un projet basé sur des idées innovantes et audacieuses, grâce à l’implication et la confiance de toutes les parties prenantes de l’opération.

Jean-Pierre MADELAINE